mardi 8 juillet 2008
Introduction à la "Cévenne"...
Si un jour j'en trouve le temps,j'écrirai peut-être un modeste livre sur mes chères Cévennes,avec plein de photos,et tout,et tout...
Et il commencerai surement par ce petit texte,histoire authentique et appartenant à une belle époque:
"La première fois que je me suis présenté à l’examen probatoire du Brevet d’Etat d’Accompagnateur Moyenne Montagne, c’était au chalet du Mont Lozère,en 2004.
Bien sûr, en bon psychopate des rendez-vous,j’avais une bonne heure d’avance à l’inscription.
J’étais pas trés rassuré, mais j’étais aussi trés excité à l’idée de rencontrer plein de gens comme moi,et de participer à ce « Woodstock » de la Rando :Première erreur.
L’ambiance est plutôt crispée, et je comprends pas pourquoi. La réponse m’est venue quand l’organisation officielle s’est mise en place. D’habitude,ça commence toujours par « Bonjour ! »,là,non .Alors,pour les sourires,faut pas rêver…
Appel militaire où l’on vous remet vos dossards et quatre épingles à nourrices, après vérification de votre identité (au cas où vous auriez envoyé un pote qui avait envie d’en baver à votre place !).Là,je commence à baliser. J’suis tombé où encore ? Je sens le barbecue autour du feu,et le Génépi s’éloigner…
Rendez-vous le lendemain matin pour la rando chronométrée (temps maxi 6 h. 36 mns,pas 37…),de 35 kms, 1600 m. de dénivelé positif, et avec un sac à dos de 10 kgs mini (pas 9,9…) sans la bouffe et l’eau comprise. Pfiou !
Bon, au départ,bien sur,personne n’est trop bavard,je sens qu’on va pas discuter faune et flore…
Et hop !C’est parti à un rythme assez soutenu :Là,je commence à me demander si je m’serais pas trompé de métier…On est parti par groupes de vingt,toutes les quinze minutes,j’ai le numéro 22,et au bout de deux heures de « rando-course à pied »,je commence déjà à me faire doubler par la série des soixante :Coup au moral,déjà bien entamé…Même pas le temps de regarder le panorama,ou d’observer les oiseaux dans le ciel.
Les montées s’enchaînent style Everest sans oxygène. Sûr, je m’étais pas préparé à ça !Mais bon,faut tenir !
Je me fais doubler par des mecs qui font la rando en courant, et en sifflotant,et là,je me demande vraiment si à la prochaine pesée,je vais pas jeter mon sac à travers la gueule du contrôleur …
Quelques montées, et emballages de gâteaux balancés au milieu du chemin plus loin (bravo les futurs accompagnateurs en Montagne !), on touche au but !
Là, plus de doute, je me suis vraiment gourré ! Mais bon, j’suis dans les temps,et me voici propulsé, érreinté et bougon vers la dernière épreuve de la journée (parce qu’ils trouvaient que c’était pas assez fatigant !) :le Parcours en Terrain Varié. En un seul mot: la Torture.
Il faut encore se taper 3 ou 4 kilomètres à pied, grimper encore 300 bon mètres de dénivelé positif, pour les redescendre le plus vite possible dans un pierrier, éboulis, rubalisé, en évitant de se fracasser la tête,les genoux,les chevilles,ou voir les trois,tout ça sous le regard toujours aussi amical de contrôleurs qui n’attendent qu’une seule chose :que vous vous gamelliez…
Mais je les ai bien eu, parce que je ne suis pas tombé !
Le lendemain au réveil, j’ai compris ce que se sera d’être vieux. J’ai des courbatures de partout et le moindre mouvement m’est douloureux. Et le programme de la journée, c’est quoi ? C’est Marche d’Orientation. Mais bon, marcher à 8 km/h, moi j’appelle ça courir, mais pas eux !
Je pars dans les derniers, alors avec des compères randonneurs, on a le temps de travailler la carte IGN .Je ramène les cinq balises dans les temps,et je suis plutôt content de moi :Deuxième et dernière erreur.
Les balises sont disposées à 200 mètres mini les unes des autres, et dans le speed,je me suis trompé d’une balise .La sanction est indiscutable : Je dois rentrer chez moi.
La troisième et dernière épreuve de cette franche rigolade, consiste, pour les survivants, à présenter oralement leurs terrain de jeu favori.
Moi, j’avais choisi les Cévennes.
Mais,ils m’ont pas laissé l’occasion,ces couillons,de leur dire combien ce pays est fabuleux,avec ses Monts de granites,ses drailles,chemins millénaires de Transhumance de brebis musicales ,ses hameaux accrochés tout là-haut sur les montagnes,ses sous-bois grouillants de mille animaux féeriques,dans la châtaigneraie,ses dolmens mystiques et magiques,ses gorges fraîches et encaissées avec les vautours planants au-dessus,avec ses fleurs si délicates,Orchidées rares et fragiles,avec ses vrais hivers,rudes et enneigés,avec ses accents de patois et ses fragrances de cèpes,de saucissons et de pélardons, avec toute la rusticité et la beauté de vies simples et sincères,avec ses maisons toutes en cailloux,du schiste au calcaire,avec ses récits racontés aux enfants ou aux grands pendant ces longues veillées si conviviales,avec sa Bête sanguinaire et mystérieuse,avec ses kilomètres de chemins de randonnée,sa voie ferrée historique,et enfin,avec ce je ne sais quoi,cette impression intime et bouleversante que tous les mots ne pourraient installer,que seul un séjour dans cet endroit permet de toucher du doigt :le Bonheur…
Alors,je vous le dis à vous,par l’intermédiaire de ce modeste livre,de quelques photos,et de mes mots.
Et tant pis pour le reste…
Remerciements :
En premier à Marie,mon Cœur,à mes Parents pour l’éducation qu’ils m’ont donné et le goût des choses simples,à Titou,mon meilleur ami,au Peuple Cévenol pour leur accueil,à tous les Acteurs du Parc des Cévennes pour leurs actions,à tous les randonneurs en Cévennes (les vrais,ceux qui parlent aux arbres…),à la contrôleuse de la DDJS,qui à ma question: « Je suis dans les temps ? »lors de mon retour de la course d’orientation m’a si gentiment répondu : « Vous savez pas compter ? », et enfin à vous,qui vous retrouvez un peu dans cet ouvrage…
Richard"
Et il commencerai surement par ce petit texte,histoire authentique et appartenant à une belle époque:
"La première fois que je me suis présenté à l’examen probatoire du Brevet d’Etat d’Accompagnateur Moyenne Montagne, c’était au chalet du Mont Lozère,en 2004.
Bien sûr, en bon psychopate des rendez-vous,j’avais une bonne heure d’avance à l’inscription.
J’étais pas trés rassuré, mais j’étais aussi trés excité à l’idée de rencontrer plein de gens comme moi,et de participer à ce « Woodstock » de la Rando :Première erreur.
L’ambiance est plutôt crispée, et je comprends pas pourquoi. La réponse m’est venue quand l’organisation officielle s’est mise en place. D’habitude,ça commence toujours par « Bonjour ! »,là,non .Alors,pour les sourires,faut pas rêver…
Appel militaire où l’on vous remet vos dossards et quatre épingles à nourrices, après vérification de votre identité (au cas où vous auriez envoyé un pote qui avait envie d’en baver à votre place !).Là,je commence à baliser. J’suis tombé où encore ? Je sens le barbecue autour du feu,et le Génépi s’éloigner…
Rendez-vous le lendemain matin pour la rando chronométrée (temps maxi 6 h. 36 mns,pas 37…),de 35 kms, 1600 m. de dénivelé positif, et avec un sac à dos de 10 kgs mini (pas 9,9…) sans la bouffe et l’eau comprise. Pfiou !
Bon, au départ,bien sur,personne n’est trop bavard,je sens qu’on va pas discuter faune et flore…
Et hop !C’est parti à un rythme assez soutenu :Là,je commence à me demander si je m’serais pas trompé de métier…On est parti par groupes de vingt,toutes les quinze minutes,j’ai le numéro 22,et au bout de deux heures de « rando-course à pied »,je commence déjà à me faire doubler par la série des soixante :Coup au moral,déjà bien entamé…Même pas le temps de regarder le panorama,ou d’observer les oiseaux dans le ciel.
Les montées s’enchaînent style Everest sans oxygène. Sûr, je m’étais pas préparé à ça !Mais bon,faut tenir !
Je me fais doubler par des mecs qui font la rando en courant, et en sifflotant,et là,je me demande vraiment si à la prochaine pesée,je vais pas jeter mon sac à travers la gueule du contrôleur …
Quelques montées, et emballages de gâteaux balancés au milieu du chemin plus loin (bravo les futurs accompagnateurs en Montagne !), on touche au but !
Là, plus de doute, je me suis vraiment gourré ! Mais bon, j’suis dans les temps,et me voici propulsé, érreinté et bougon vers la dernière épreuve de la journée (parce qu’ils trouvaient que c’était pas assez fatigant !) :le Parcours en Terrain Varié. En un seul mot: la Torture.
Il faut encore se taper 3 ou 4 kilomètres à pied, grimper encore 300 bon mètres de dénivelé positif, pour les redescendre le plus vite possible dans un pierrier, éboulis, rubalisé, en évitant de se fracasser la tête,les genoux,les chevilles,ou voir les trois,tout ça sous le regard toujours aussi amical de contrôleurs qui n’attendent qu’une seule chose :que vous vous gamelliez…
Mais je les ai bien eu, parce que je ne suis pas tombé !
Le lendemain au réveil, j’ai compris ce que se sera d’être vieux. J’ai des courbatures de partout et le moindre mouvement m’est douloureux. Et le programme de la journée, c’est quoi ? C’est Marche d’Orientation. Mais bon, marcher à 8 km/h, moi j’appelle ça courir, mais pas eux !
Je pars dans les derniers, alors avec des compères randonneurs, on a le temps de travailler la carte IGN .Je ramène les cinq balises dans les temps,et je suis plutôt content de moi :Deuxième et dernière erreur.
Les balises sont disposées à 200 mètres mini les unes des autres, et dans le speed,je me suis trompé d’une balise .La sanction est indiscutable : Je dois rentrer chez moi.
La troisième et dernière épreuve de cette franche rigolade, consiste, pour les survivants, à présenter oralement leurs terrain de jeu favori.
Moi, j’avais choisi les Cévennes.
Mais,ils m’ont pas laissé l’occasion,ces couillons,de leur dire combien ce pays est fabuleux,avec ses Monts de granites,ses drailles,chemins millénaires de Transhumance de brebis musicales ,ses hameaux accrochés tout là-haut sur les montagnes,ses sous-bois grouillants de mille animaux féeriques,dans la châtaigneraie,ses dolmens mystiques et magiques,ses gorges fraîches et encaissées avec les vautours planants au-dessus,avec ses fleurs si délicates,Orchidées rares et fragiles,avec ses vrais hivers,rudes et enneigés,avec ses accents de patois et ses fragrances de cèpes,de saucissons et de pélardons, avec toute la rusticité et la beauté de vies simples et sincères,avec ses maisons toutes en cailloux,du schiste au calcaire,avec ses récits racontés aux enfants ou aux grands pendant ces longues veillées si conviviales,avec sa Bête sanguinaire et mystérieuse,avec ses kilomètres de chemins de randonnée,sa voie ferrée historique,et enfin,avec ce je ne sais quoi,cette impression intime et bouleversante que tous les mots ne pourraient installer,que seul un séjour dans cet endroit permet de toucher du doigt :le Bonheur…
Alors,je vous le dis à vous,par l’intermédiaire de ce modeste livre,de quelques photos,et de mes mots.
Et tant pis pour le reste…
Remerciements :
En premier à Marie,mon Cœur,à mes Parents pour l’éducation qu’ils m’ont donné et le goût des choses simples,à Titou,mon meilleur ami,au Peuple Cévenol pour leur accueil,à tous les Acteurs du Parc des Cévennes pour leurs actions,à tous les randonneurs en Cévennes (les vrais,ceux qui parlent aux arbres…),à la contrôleuse de la DDJS,qui à ma question: « Je suis dans les temps ? »lors de mon retour de la course d’orientation m’a si gentiment répondu : « Vous savez pas compter ? », et enfin à vous,qui vous retrouvez un peu dans cet ouvrage…
Richard"
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